vendredi 13 août 2010

Les performances commerciales des coopératives sont bien réelles




On entend souvent dire dans le landerneau forestier que les ventes de coupes par appel à la concurrence offrent des possibilités d’atteindre des prix inégalables par d’autres types de vente. Les publications diverses et variées font largement état des succès de ce type de mise en marché en zoomant sur les records et les résultats les plus éclatants.

A l’inverse, les résultats obtenus par les coopératives dans le cadre de leurs politiques contractuelles sont peu médiatisés. Ils sont pourtant probants mais ont des difficultés à être comparés dans un marché global manquant singulièrement de transparence.

La mise sur pied d’observatoires des prix dans plusieurs régions du Nord Est donne enfin des références de comparaisons statistiques incontestables. Il est désormais possible d’appréhender les résultats des coopératives par rapport au marché dans toutes ses dimensions et sur des volumes de bois certains, classés par essence, voire par qualité.

Ces outils sont perfectibles et loin de nous l’idée de prétendre qu’ils constituent une panacée. Ils ont par contre le mérite d’améliorer très nettement la connaissance du vrai marché et par comparaison de démontrer que le soi disant manque de performance des coopératives est loin d’être une réalité. Nous publions donc dans cet article quelques exemples de chiffres validés par des organisations neutres donnant un éclairage sérieux sur cette problématique.

Une illustration concrète de résultats obtenus par Forêts & Bois de l'Est est développée dans un article publié dans notre blog des forêts comtoises.

L’analyse des ventes de coupes : partielle et peu fiable

Certains de nos contradicteurs diront que rien n’est plus transparent qu’une vente de coupe en bloc avec appel à la concurrence et qu’elles sont donc le reflet du vrai marché.
Si le principe même de l’appel d’offre et la fiabilité des résultats globaux de chaque lot vendu ne peuvent être mis en cause, il n’en est pas de même des volumes réellement mis en marché, ni de la ventilation des essences et des qualités dans les lots en bloc généralement vendus selon ce mode opératoire, ni donc des prix unitaires. Certains mandataires jouent d’ailleurs sciemment de la technique de sous estimation des volumes pour faire apparaître des prix de vente unitaires supérieurs à la réalité. C’est un phénomène parfaitement connu des professionnels qui pratiquent tous la vérification de l’estimation des lots en bloc avant d’acheter. Précaution d’autant plus indispensable que des erreurs d’estimation sont légions de la part des gestionnaires mandataires. Ce n’est pas remettre en cause leur professionnalisme ni leur probité que de constater cela. En effet, le fait de sur estimer ou non un lot n’a rien d’illégal ni de malhonnête car le prix obtenu par le vendeur ne tient pas compte de l’annonce faite mais bien de l’estimation de l’acheteur. C’est bien le vrai prix global dans la plupart des cas même si nous verrons plus loin qu’il peut y avoir parfois des effets pervers à ce système. Les erreurs quant à elle s’expliquent par l’absence d’information précise sur les quantités et qualités réellement exploitées pour les gestionnaires. Ce sont les exploitants forestiers scieurs qui ont ce retour d’expérience permanent. Les mandataires de vente de bois sur pied n’ont donc pas de lisibilité sur l’adéquation de leurs estimations et de la réalité. C’est d’ailleurs pour cette raison que le préambule systématique des cahiers des charges de ces ventes précise que les transactions sont consenties « sans garantie de volume ni de vices cachés ».

Ces imprécisions nuisent donc de façon importante à la transparence de ces modes de vente par rapport à l’analyse des prix unitaires par type de produit qu’on peut en faire. Les analyses publiées pour ce type de vente sont partielles en ne concernant qu’une partie des volumes vendus sur le marché, certains types de coupes ou certaines propriétés. Le vrai marché est lui pondéré par toutes les autres transactions faites le plus souvent à l’amiable dont personne n’est en mesure d’appréhender la réalité. Sauf les professionnels qui négocient tous les jours l’achat de lot et ont donc une connaissance approfondies de ces données.

Pour continuer, ne nous cachons pas les pratiques qui, elles, sont totalement illégales et qui consistent à couper plus de bois que la vente n’en a comporté. Elles sont sans doute moins nombreuses aujourd’hui qu’hier mais encore malheureusement suffisamment courantes pour fausser les statistiques.

Enfin, il faut considérer le temps de l’exploitation dans l’analyse économique de ce type de vente. Une vente en bloc et sur pied sera exploitée généralement une à deux années plus tard. Le propriétaire vendeur se dessaisi de son outil de production (sa parcelle forestière) au profit de son client pendant cette période. Le manque à gagner devrait être pris en compte dans l’analyse, ce qui n’est bien évidemment jamais fait.

L’analyse des ventes bord de route par produit est un outil plus fiable

Les volumes analysés sont pour l’instant moins importants que ceux des ventes de bois sur pied. Par contre elles concernent un panel beaucoup plus étendu. Les forêts privées qu’elles soient grandes ou petites y ont toute leur place puisque les Experts forestiers, les coopératives et groupements fournissent leurs chiffres aux observatoires existants de Lorraine et de Franche Comté. Tous les types de transaction sont analysés : les ventes par appel d’offre, les ventes de gré à gré et les ventes par contrat d’approvisionnement. Ces analyses ont donc une représentativité accrue, même si elles sont certainement perfectibles.

Leur plus grand apport est la fiabilité des volumes analysés et une meilleure homogénéité des produits considérés. S’agissant de la valeur des bois bord de route, il s’agit de volumes précisément mesurés et de produits définis. Certes ce sont encore des produits génériques manquant encore d’un certain détail. Par exemple le paramètre des diamètres des produits n’est pas encore analysé. Mais la précision est sans commune comparaison avec des ventes d’arbres sur pied d’essences souvent mélangées.

Ces deux observatoires sont par ailleurs réalisés sous la responsabilité d’organismes neutres : la DRAAF en Lorraine et l’ADIB en Franche Comté. C’est là aussi un gage d’objectivité.

La performance de la coopérative est une réalité

Avec de tels outils de comparaison on peut donc désormais démontrer en toute transparence la performance de la coopérative. Comme le montre les quelques courbes ci-dessous, sur des produits différents, ses résultats sont patents. Sur certains produits ses performances sont conformes au marché, sur d’autres elle obtient des résultats nettement au dessus de la moyenne, sur aucun d’entre eux elle est en retrait, sauf sur des périodes temporaires et peu fréquentes.

Cette performance dont beaucoup sont enclins à douter, surtout lorsqu’ils sont concurrents de Forêt & bois de l’Est, est bien réelle et ne pourra plus être contestée désormais si les courbes suivent les mêmes tendances à l’avenir.

Si d’aventure elles ne les suivaient pas, nous disposons désormais d’un véritable baromètre capable de nous donner une référence et donc des objectifs à atteindre. Cela nous réjouit de pouvoir enfin piloter autrement que dans le flou et heureusement notre expérience du marché comme seule point de repère. Cela doit également contribuer à conforter la confiance de nos adhérents qui peuvent désormais nous évaluer en toute connaissance de cause.

Sur les courbes publiées ci-dessous, vous constaterez que les valeurs en euros n’apparaissent pas. Elles ont été jugées unanimement non pertinentes par les partenaires de ces observatoires car résultant de moyennes difficiles à rapprocher d’exemples particuliers. Le fait de publier des indices permet par contre de vérifier les vraies variations du marché et les comparaisons entre différents opérateurs. Cela ne pourra jamais remplacer l’œil du professionnel au cas par cas dans la mesure où il ne s’agit pas de produits manufacturés mais bien de matière première par nature hétérogène.









lundi 9 août 2010

L'ONU analyse le marché mondial du bois en 2009


La commission économique de l'ONU et la section forestière de la FAO viennent de publier un communiqué décrivant dans le détail les évolutions du marché du bois mondial au cours de l'année 2009.

Ce rapport souligne que l'année écoulée a été la pire depuis la crise pétrolière de 1970 en ce qui concerne la consommation du bois dans le monde. Depuis la fin 2009 une amorce de reprise est visible et se renforce.

Il est enfin indiqué que la zone européenne est à une période charnière et verra de profondes modifications structurelles de cette filière dans les années à venir.